Cette fois ce n’est pas pour moi l’atelier mais pour mon père.
Lui aussi voulait un endroit ou stocker ses outils et pouvoir bricoler un peu!
Le problème c’est que chez mes parents le terrain n’est pas du tout plat mise à part la ou la maison est posée!
C’est pas du tout évident de bosser la bas car on est toujours en mode escalade lol.
Juste avant que je ne quitte la maison un pan complet du terrain s’est effondré en direction de la ravine qui coule 40m plus bas.. Je me suis réveillé un matin en sortant de la petite dépendance qui me servait de chambre ….il n’y avait plus de sol pour rejoindre la maison, j’ai dû mettre une planche et une corde pour traverser!! C’était pendant la saison des pluies 15j de pluie non stop en 1996 je crois bien!
Plus de 20m de terrain qui longeait la maison avait disparu pour laisser place au vide avec une « falaise » de 8m en bordure de ma chambre=)
Moi j’avais à peine 18ans et me préparais à quitter l’île pour Paris! Du coup je suis pas parti tout de suite=) Mon père travaillait, faire intervenir une entreprise était impossible (plus chère que la maison et le terrain) Je m’y suis collé.
Je crois que c’est ce que j’ai fait de plus difficile au cour de ma vie jusqu’à maintenant!
J’ai tout mis en pause durant plus d’un an avant de partir.
Il fallait faire un mur de soutènement de 25m de long faisant 6m de haut!
Quand on est au pied du mur ça donne ça
La maison est perchée la haut on ne la voit même pas=)
La il y a une bâche pour calmer l’envahissement des plantes! Sous cette bâche il y a un premier mur qui fait 1.8m de large à sa base pour 7m de long et 2.30m de haut depuis sa base!
Le chemin qui nous emmène en bas
On voit bien que ça grimpe=)
Si je me retourne:
En haut du mur ou j’ai fait une terrasse si on regarde en bas
J’ai fait ces photos un jour ou j’étais rendre visite à un vieux pote que j’ai réussi à redémarrer dommage qu’il ne soit pas chez moi je l’aurais bien retapé … Peut être un jour…
Un vieux Massey Ferguson que j’ai appris à magner à 13 ou 14 ans…mon père était un peu trop imprudent à vouloir faire des trucs impossibles avec! J’allais même faire des terrassements pour des gens oui c’était un autre monde… Un pti gars sur un tracteur qui trace la route pour aller soulever de la terre chez d’autres … ça ne se voit plus aujourd’hui lol
Pour en revenir au mur, le MF m’a rendu service pour les fondations et pour dégager les tonnes de terre de l’effondrement mais pour le reste…
Derrière le tracteur il y a l’autre compagnon qui a fini par mourir, je l’ai fait bosser=)
C’est un J5 dont on a coupé le toit pour pouvoir charger du sable par en haut dans les carrières.
Je le prenais tous les matins pour aller ramasser des roches sur le bord de mer pour faire le mur. A peu près 2.5 à 3 tonnes de moellon par jour pendant plus d’un an lol
Chaque roche était ramassée une par une sur le bord de mer et hop dans le J5 quand les suspensions étaient à bloc je rentrais à la maison 1iere seconde c’est tout 70km aller retour, vitesse moyenne 25, 30km/h, tous les jours c’était titanesque et seulement à 2 moi et un pote de mon oncle penché sur la bouteille qui avait quitté son Allemagne natale encore toute une histoire=) Je l’ai fait bosser lui aussi, au bout de la 4ième roche de 25kg l’alcool de la veille se dissipait vite=) Je l’adorais ce bonhomme!
Chaque roche est soulevée 4 fois: bord de mer, déchargement, descente au pied du mur puis montage au mortier!
Donc 3 tonnes x 4 =12 /2 puisqu’on est 2… 6tonnes par personne et par jour sans compter le sable le ciment & co! C’était la période ou j’étais plutôt musclé du coup.. ça a fondu depuis lol
Sur les photos j’ai fait absolument tout les chemins, les barrières et j’ai posé chaque roche, mon manœuvre me préparait et m’emmenait le mortier. Au dessus j’ai aussi fait une autre plateforme, un escalier et le reste du chemin 30m encore.
Je voulais finir avant de partir histoire qu’à mon retour la maison soit toujours la… 😆
Elle est toujours la=)
C’était vraiment dur, mais j’ai appris plein de trucs j’ai beaucoup lu sur les murs de toutes sortes, le ferraillage, les angles de pente, la répartition des forces selon l’inclinaison etc.. J’ai aussi appris le courage, la patience et la persévérance. Un peu de folie et d’obstination aussi 🙄
A chaque fois que je descends en bas de ce mur et que je le regarde je reste bouche bée, ça me parait impossible de l’avoir fait dans ces conditions et pourtant !!
La prochaine fois on sera en haut de ce chemin au pied du gros filas qu’on voit sur les photos précédentes, toujours dans une sacrée pente l’atelier sera la, pas facile non plus sauf que ce coup ci j’ai 25 ans de plus …
A plus tard….
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Les joies de la montagne, je comprends mieux la nacelle suspendue pour la pose du contreplaqué du stockage ! 😉
hihi sans ça c’était impossible =)